Medvedev à Sarkozy,sur l'Iran:" on est d'accord mais pas trop."

Publié le par Dabbag

3951446173_e1a13ac3a2.jpg__A propos de l'Iran, le Président Russe, arrivé aujourd'hui à Paris pour inaugurer une exposition consacrée à la "Sainte-Russie" au Musée du Louvre, dira à Nicolas Sarkozy qui le reçoit, en termes plus sibyllins certainement, quelque chose comme "nous sommes d'accord mais pas trop".

Les Russes déclarent être maintenant disposés à entrer dans une phase plus sévère de sanctions contre l'Iran qui ne cesse de violer ses engagements internationaux, mais s'empressent de préciser que de telles sanctions ne doivent surtout pas pénaliser la population iranienne. Et chacun d'écarquiller les yeux en se demandant quel type de sanctions efficaces pourrait être de nature à épargner cette population qui ne voit rien de pire que le maintien du gang mollarchique aux commandes de son pays. Sinon une guerre sur son territoire qui lui arracherait une nouvelle fois ses enfants.

Le peuple iranien n'attend peut-être que cela : une pénurie d'essence, la paralysie de son système financier et un embargo sur ses exportations. Pourquoi ? Parce que ce peuple, qui a envahi les rues iraniennes ces derniers mois, sait qu'un tel blocus ralliera à sa cause les marchands du Bazar, la partie la plus modeste du clergé, celle que Rafsandjani a volontairement laissé sur les bas-côtés de sa route, et aussi sans doute une masse importante de Gardiens de la Révolution qui n'attend qu'une occasion pour se repentir d'un passé honteux.

Ce serait alors, diriez-vous, une précipitation vers sa fin d'un régime qui se voit déjà en danger. Vous auriez raison. Medvedev le sait, et c'est justement ce qu'il veut éviter. Malheureusement, il n'est pas seul à le redouter. Suivez mon regard.

Dès lors, aujourd'hui et demain, le Président russe va user de tous les arguments pour convaincre Sarkozy et les européens de ne pas amener Khameneï à une trop rapide reddition afin de lui laisser une chance de sortie par le haut en le plaçant devant l'épouvantail d'une anarchie intérieure en cas d'adoptions de sanctions "paralysantes"...au prochain round.

Si le Président français accepte ce processus à étages, Khameneï aura encore gagné du temps, juste ce qu'il faut pour sortir Ahmadinejad, appeler au commandes ses Gardiens les plus fanatiques et menacer l'occident d'un bain de sang national, à l'instar de son prédécesseur Khomeiny qui envoya un demi-million d'enfants iraniens se faire sauter sur les mines irakiennes en 1988.

Une fois de plus on tergiversera, et la République islamique aura sa bombe. Attendons. La semaine qui s'annonce est cruciale; elle dira si, contrairement à leur habitude, ceux qui nous gouvernent auront su éviter de se mettre à l'abri du courage. 

 

Publié dans Iran

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