Quick halal: couac non-cacher?

Publié le par Dabbag

__3673052731_df0f1963d9.jpg__Le couac, selon le Larousse, est une fausse note. Par extension,ce pourrait bien aussi devenir, pourquoi pas, le "la" sur lequel tout l'orchestre va finir par se caler un jour. 

Un Quickburger exclusivement halal à Roubaix, franchement, ça vous dérange?

Oui, si vous considérez que c'est la preuve la plus insupportable d'une mainmise islamiste sur cette ville du nord de la France. Oui, encore, si vous avez constaté qu'une partie non-négligeable de la clientèle du  fast-food en question est de religion juive et dévorait jusque là secrètement ces petits pains à la viande hachée non-cacher, ce qui n'est pas le cas. Et enfin oui, oui, oui, si la viande halal n'est pas du goût du client pour qui la méthode de mise à mort de l'animal n'a aucune importance.

Il faudra donc vérifier si ce dernier va consommer ce superbe morceau avec autant d'appétit. Dans le cas contraire, Quick pourrait alors se voir contraint d'expliquer sa décision de ségrégation par les papilles.

La maison au grand "Q" pourra juridiquement démontrer, assez facilement sans doute, qu'elle n'avait à demander d'avis ni au PS, qui par la voix de Bruno Hamon reconnaît la dimension commerciale de l'opération et la regrette, ni à l'UMP qui a déjà sa planche débordant de burqas et de débats identitaires bien salés. 

Maintenant, passons aux : "non", ça ne peut déranger personne. D'abord, parce que la mainmise de l'islamisme fondamentaliste sur une région française est un fantasme dont il faut se débarrasser d'urgence.

Et ensuite, parce que ce n'est pas parce qu'une jeune (quoi, au fait?) couverte des orteils au sommet du crâne a joliment déclaré, avec mépris, à la télévision française (dans une émission présentée par Franz-Olivier Giesbert) qu'aucune Loi ne lui fera quitter son voile intégral, qu'il faut condamner au végétarisme une population dont la majorité des demoiselles qui la composent se promène cheveux aux vents.

Non, aussi, parce que Quick, qui est une entreprise purement commerciale, n'a pas à s'embarrasser de considérations distinguées sur la nature du grignotage communautaire de sa cible.

Les habitants mécontents de Roubaix n'auront qu'à prendre leur mal en patience jusqu'à ce que le nombre de leurs hamburgermen soit suffisamment élevé pour  faire retourner les cuisines au bon vieux temps.

Il ne nous viendrait même pas à l'esprit de rapporter l'information diffusée par certains confrères selon laquelle ce serait l'Etat français, par le truchement d'une société de droit privé, qui serait propriétaire de l'enseigne sur le sol national.

Parce que cela signifierait que nos gouvernants font leurs comptes sur deux machines à calculer différentes. Une locale et une nationale. Cela signifierait aussi que même si, ici ou là, on a réussi à éviter l'assimilation de la kippa au voile, il n'en demeure pas moins que, comptablement toujours, il fallait bien offrir à celui-là un gros lot de consolation.

Mais nous ne sommes pas médisants.
 

Publié dans France

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